samedi 21 juillet 2012

Saint-Anaclet-de-Lessard veut s'urbaniser! (1)

Saint-Anaclet-de-Lessard
 Photo: Site Web de la municipalité

Pourquoi asphalter des terres agricoles? Selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), la population bas-laurentienne a diminué de 14 000 personnes entre 1986 et 2010. Celle de la MRC Rimouski-Neigette montre une très légère augmentation. Avec une fécondité ne permettant pas le renouvellement des générations et un bilan migratoire négatif, c'est bientôt toute la région, pas seulement le haut-pays, qui connaîtra le déclin.

Faisant fi de la réalité démographique, le maire de Saint-Anaclet-de-Lessard, Francis St-Pierre, veut s'attaquer à une denrée précieuse au Québec: le territoire agricole. Il nous assure que Saint-Anaclet va mourir s'il n'a pas «sa» centaine de nouvelles maisons! [«Si c'est non à la CPTAQ, c'est l'annexion qui nous guette. [...] Une municipalité, c'est comme une entreprise. Elle doit se développer pour survivre.(2)»] Saint-Anaclet doit pouvoir s'urbaniser, devenir comme Rimouski, afin de préserver son autonomie face à Rimouski. Cherchez l'erreur!

Saint-Anaclet-de-Lessard en banlieue de Rimouski
Source: Google Maps


Monsieur le maire, une municipalité n'est pas une entreprise privée, mais un palier de gouvernement. Or, votre communauté n'a vu sa population augmenter que de 400 personnes en 25 ans [1981-2006]. Une grosse moyenne de 16 individus par année!(3)

Pourquoi développer de nouveaux quartiers alors que le besoin réel n'y est pas, que la planète succombe sous le coup de notre hyperconsommation et que l'industrie de la construction est, aux dernières nouvelles, entre les mains de «cliques mafieuses» (Commission  Charbonneau)?

Je souhaite que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) tienne son bout.

Article paru dans Le Progrès-Écho de Rimouski le 25 septembre 2011 à la page 6.

Épilogue

«La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) refuse à nouveau de modifier le règlement de zonage de la municipalité de Saint-Anaclet-de-Lessard. La municipalité ne pourra pas sortir de la ceinture de terres agricoles qui limite son développement résidentiel.

Dans son rapport préliminaire, la Commission de protection du territoire agricole du Québec fait valoir que la modification du zonage ouvrirait la porte à une forme d'étalement urbain. La CPTAQ estime que le terrain a un bon potentiel agricole et que le développement résidentiel peut être implanté ailleurs.

Il s'agit du second refus de la CPTAQ dans ce dossier.

Le maire de Saint-Anaclet, Francis Saint-Pierre, est outré. [...]»

Source: «Développement résidentiel: Saint-Anaclet à nouveau déboutée [sic]», Ici.Radio-Canada.ca, 16 août 2013. [En ligne] http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2013/08/16/001-bsl-saint-anaclet-cptaq.shtml (Page consultée le 20 juin 2016).


Francis St-Pierre
Photo: Thérèse Martin, L'Avantage, 27 novembre 2013

Quand la réalité tourne à la caricature...

Source: No 1104, 14 août 2013.

Notes et références
(1) Le texte avait pour titre à l'origine: «Opulence crasse».
(2) Carl Thériault, «Projet de développement résidentiel: St-Anaclet face à son avenir», Le Soleil, 3 août 2011 [En ligne] www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/les-regions/201108/02/01-4422992-un-projet-de-developpement-residentiel-st-anaclet-face-a-son-avenir.php (Page consultée le 12 juillet 2015).
(3) Selon le Recensement de 2011, rendu public en 2012, la population de Saint-Anaclet-de-Lessard aurait augmenté de 391 personnes (14,8%) entre 2006 et 2011. Cette hausse subite n'est pas due à l'accroissement naturel. L'âge médian continue à s'élever (37,7 ans en 2001, 39,7 ans en 2006 et 40,2 ans en 2011). Quand on sait que la population du haut-pays de la Neigette diminue toujours (Saint-Narcisse, -6,5%, La Trinité-des-Monts, -7,9%, Saint-Marcellin, -9,5%), on comprend qu'il s'agit de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
De plus, nous lisons sur le site Internet de la municipalité: «C'est le 1er avril 2009 que le Pavillon L'Héritage de Saint-Anaclet a démarré sa seconde vie, passant d'une école secondaire à [tenez-vous bien] une résidence pour personnes âgées autonomes ou en légère perte d'autonomie»! Où est le «boom démographique» monsieur le maire?

*
* *
Photo: Site Web de la municipalité

 

Le Comité d'histoire des fêtes du 125e anniversaire de Saint-Anaclet s'est prononcé en 1984 sur l'étalement urbain.

«[N]ous croyons que le secteur économique le plus touché par les méfaits de la construction domiciliaire est celui de l'agriculture. [...]

On peut globalement conclure que, jusqu'au début des années 70, les résidents suivaient presque religieusement les lois du milieu: les sols de qualité étaient cultivés et ceux moins fertiles étaient laissés en boisé. Depuis cette période, un nouvel élément s'est inscrit au tableau: le phénomène d'urbanisation.

Pour endiguer l'invasion du village par les citadins, la municipalité se dota d'un instrument de contrôle, le plan de zonage. Ce plan fut élaboré à partir de 1969 et consolidé en 1976 par un plan de zonage plus détaillé soumis par la Commission d'Urbanisme(sic). En considérant les vocations prévues pour les différents secteurs de la localité dans le plan de zonage, nous croyons que celui-ci a été tracé en fonction du développement qui se dessinait et non selon le potentiel et les activités qui s'y pratiquaient. [...]

[...] Plusieurs acres de terres cultivés jusqu'à récemment cèdent la place aux résidences: les champs de luzerne, d'avoine et de foin disparaissent sous les pelouses et l'asphalte des nouveaux propriétaires.»

Source: Comité d'histoire des  fêtes du 125e anniversaire de Saint-Anaclet, Saint-Anaclet... un monde à découvrir 1859-1984, Saint-Anaclet, Comité d'histoire des fêtes du 125e anniversaire de Saint-Anaclet, 1984, p. 50-51. 

Autre texte concernant Saint-Anaclet-de-Lessard 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire