dimanche 27 juillet 2014

Élection de Mario Beaulieu, changement de ton au Bloc québécois?

Nous attendons ce moment depuis 20 ans.
Le temps de l'attente et du défaitisme est terminé.
Le temps de rêver à la liberté et de croire en l'avenir est revenu.

MARIO BEAULIEU 
 

Je constate avec satisfaction que monsieur Beaulieu n'a pas fait son discours de la victoire en «bilingue qué-can(1)». Ce n'est pas rien de nos jours au Québec que d'oser discourir dans la seule langue française. Durant son allocution, entre deux «Nous vaincrons!», je me demandais s'il dispose de gardes du corps. Le nouveau chef indépendantiste en aura besoin pour se protéger des fédéralistes purs et durs ainsi que de... Gilles Duceppe!(2) Il est vrai que quand on sait ce que l'on veut, ici l'indépendance, le reste, de peu d'importance, est du «menu Fortin».

Pour que Fortin devienne fort

Mon député de carrière est dépité. Premier au fil de départ, Jean-François Fortin arriva bon dernier lors de la course à la direction du Bloc en 2011. Il dut se ranger derrière la candidature d'André Bellavance en 2014(3). Que son collègue se fasse ensuite battre à la chefferie par Mario Beaulieu, un simple militant arrivé à l'improviste, a le mérite de situer Fortin tout en bas de la «chaîne alimentaire». Sa formation politique, plus que l'ombre d'elle-même, devait donner un sérieux coup de barre.

L'attentiste a, disons, «négligé» de féliciter Mario Beaulieu sur les réseaux sociaux après avoir pris connaissance du verdict des militants. Il me tarde de voir le digne successeur du pensionné Jean-Yves Roy contribuer à la promotion de la souveraineté à raison de 50 000$ par année. Lui et son équipe n'auront sans doute jamais été si utiles! Ce sera toujours moins puéril que le tirage à la Fête nationale d'un unique drapeau fleurdelisé parmi celles et ceux qui «aiment Fortin» sur sa page Facebook!

Un mariage sur deux se termine par un divorce. Nos députés ne peuvent que se rapprocher du peuple en finançant une séparation! Allez, trêve de plaisanteries. BON COURAGE Mario avec les J.-F. Fortin, Claude Guimond, Ève-Mary Thaï Thi Lac et tutti quanti! Que la journée du 14 juin dernier fut radieuse!

Une première version de ce billet a paru sur la Tribune libre de Vigile le 15 juin 2014.

Notes et références

(1) Expression de Robert Laplante, directeur de la revue L'Action nationale.
(2) La chroniqueuse Josée Legault explique: «Ce que l'establishment reproche à Mario Beaulieu est d'avoir commis deux péchés. Primo, de préférer un discours essentiellement indépendantiste à celui de la «défense des intérêts du Québec». Secundo, d'avoir critiqué vingt ans d'«attentisme» sur la souveraineté. Sur cette question, l'ex-chef bloquiste, Gilles Duceppe, le talonne tout particulièrement». Source: «On achève bien les bloquistes», Blogue de Josée Legault/Journal de Montréal, 3 septembre 2014 [En ligne] www.journaldemontreal.com/2014/09/03/on-acheve-bien-les-bloquistes (Page consultée le 22 juillet 2015).
(3) «M. Bellavance se dit toujours en ''mode réflexion''. Ainsi, plusieurs facteurs peuvent encore influencer sa décision. ''Il peut y avoir quelqu'un qui ne s'est pas manifesté jusqu'à maintenant, et qui démontrerait de l'intérêt'', a-t-il admis. Cependant, la possible candidature de Jean-François Fortin ne semble pas faire partie de la donne.» Charles-Étienne Bélisle, «Direction du Bloc: André Bellavance a des appuis», L'Écho de Victoriaville, 22 janvier 2014, p. 13.


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«M. Beaulieu a terminé son discours en invitant ses nouveaux collègues, le minicaucus du parti à Ottawa, à le joindre sur scène. La tension était palpable.» - Marie Vastel, «Mario Beaulieu devient chef du Bloc québécois», Le Devoir, 16 juin 2014.

Une image vaut mille mots.
Sur la scène du théâtre Le National, Jean-François Fortin (à gauche de Mario Beaulieu)
 se colle littéralement sur le candidat défait André Bellavance
et laisse un trou béant entre lui et son nouveau chef.
Source: Mario Beaulieu, Twitter, 14 juin 2014.

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Épilogue

Cette caricature allemande de la Première Guerre mondiale illustre bien ce que Jean-François Fortin fit à son chef, Mario Beaulieu, en fondant un nouveau parti.

Le coup de poignard dans le dos
Le cauchemar de tout homme ou femme politique
Source: www.histoire-fr.com